Cette découverte majeure pourrait révolutionner la culture d’organes destinés aux greffes, mais aussi la production de viande en laboratoire.
Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur New bénin
Imaginez un peu : vous vous promenez, vous ressentez un coup de fatigue, mais vous n’avez pas de banane sous la main pour vous redonner un coup de fouet. Heureusement, il y a du soleil : vous décidez de faire une pause pour absorber un peu de sa lumière et recharger vos batteries. C’est un peu ce que vient de réaliser une équipe de chercheurs japonais : ils ont réussi à créer des cellules hybrides plante/animal, qui seraient donc capables de photosynthèse, c’est-à-dire de puiser de l’énergie de la lumière du soleil.
Dans la nature, les cellules animales et végétales ne produisent pas d’énergie de la même façon et leurs structures internes sont différentes. « Pour les animaux, ce sont les mitochondries qui transforment l’énergie chimique issue des aliments en une forme utilisable par les cellules. Les plantes et les algues, quant à elles, utilisent des chloroplastes pour réaliser la photosynthèse et générer de l’énergie à partir de la lumière du soleil afin d’alimenter leurs cellules », explique un article de New scientifique.
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Une nouvelle étude, publiée par l’Université de Tokyo dans le journal Proceedings of the Japan Academy, détaille la genèse de ces cellules d’un nouveau genre. L’équipe a inséré des chloroplastes (les organites contenant la chlorophylle, assurant la photosynthèse chez les plantes) dans des cellules animales, et a constaté qu’ils continuaient à faire leur travail pendant un court laps de temps (au moins deux jours). Les chloroplastes avaient été prélevés sur des algues rouges et les cellules animales provenaient de hamsters.
Cette expérience s’inscrit dans la continuité d’études antérieures qui avaient déjà transplanté des chloroplastes dans des levures, réussissant ainsi à assurer la photosynthèse. Passer d’un champignon à un animal était une autre paire de manches, et rien ne garantissait que les cellules de hamster parviendraient à créer de l’énergie en captant la lumière du soleil.
Dans l’antre du hamster mutant
« L’équipe a cultivé des cellules de hamster et isolé des chloroplastes ensemble pendant deux jours, puis a vérifié que les cellules animales les avaient bien intégrés en recherchant la présence de chlorophylle. Ce composé joue un rôle clé dans les chloroplastes, mais ne devrait normalement pas se trouver dans les cellules animales », explique New Scientist. La présence de chlorophylle est donc la preuve que les organites de la cellule végétale ont fait leur travail.
Pour confirmer leur découverte, les chercheurs ont utilisé une seconde méthode. Sous une lumière d’une certaine longueur d’onde, la chlorophylle est naturellement fluorescente. L’équipe a donc utilisé un laser spécifique qu’elle a pointé sur les cellules modifiées, et a ainsi pu confirmer la présence de chlorophylle – et donc par extension, de chloroplastes – en leur sein.
« À notre connaissance, il s’agit de la première détection rapportée du transport d’électrons photosynthétiques dans des chloroplastes implantés dans des cellules animales, a déclaré le professeur Sachihiro Matsunaga, auteur principal de l’étude. Nous pensions que les chloroplastes seraient digérés par les cellules animales en quelques heures après leur introduction. Cependant, nous avons constaté qu’ils continuaient à fonctionner jusqu’à deux jours après l’implantation, et que le transport d’électrons de l’activité photosynthétique avait lieu. »