Les fruits et légumes sont de véritables trésors de fibres et de vitamines, mais ils cachent souvent un revers bien moins appétissant : les pesticides. D’après l’observatoire de Que Choisir, la moitié des produits issus de l’agriculture conventionnelle renferment au moins un pesticide dangereux pour la santé, qu’il s’agisse de substances cancérogènes ou de perturbateurs endocriniens.
Plus alarmant encore, un tiers des échantillons testés présentent plusieurs de ces résidus toxiques. Pourtant, tous les végétaux ne sont pas égaux face à ce fléau : certains sont presque systématiquement contaminés, tandis que d’autres parviennent encore à échapper à cette contamination silencieuse. Les plus touchés, avec un taux de contamination supérieur à 90 %, incluent la pêche, la nectarine, la cerise, le pamplemousse et le Céleri branche.
Des fruits et légumes largement contaminés par les pesticides en France
Suivent de près le haricot vert, la Fraise, le raisin et la pomme, contaminés entre 70 % et 90 % des cas. D’autres produits, comme le melon, le poivron, la salade, l’orange et la Pomme de terre, oscillent entre 50 % et 70 % de contamination. En revanche, certains végétaux s’en sortent mieux. Parmi les moins contaminés, on trouve la figue, le Champignon et la banane, contaminés dans 20 % à 30 % des cas, tandis que l’oignon, le chou blanc et la patate douce ne dépassent pas 20 %.
Enfin, les produits les plus épargnés, avec moins de 10 % de contamination, sont l’asperge, le kiwi et le Brocoli. Une étude de l’American Chemical Society s’est penchée sur une question cruciale : les pesticides restent-ils à la surface des fruits ou s’infiltrent-ils plus profondément ? Pour y voir plus clair, les chercheurs ont développé une membrane flexible recouverte de nanoparticules d’argent, capable de traquer les moindres traces de pesticides sur les aliments, comme l’a rapporté Le Bien Public.
Laver les fruits et les légumes permet-il de se débarrasser des pesticides ?
Laver un fruit suffit-il à le débarrasser des pesticides ?
Les chercheurs ont testé leur invention sur des pommes traitées avec des pesticides courants, et les résultats sont implacables : même après un lavage soigneux, des résidus persistent, non seulement sur la peau, mais également dans la chair du fruit. Un simple rinçage ne suffit donc pas à éliminer ces intrus chimiques. Leur recommandation ? Éplucher les fruits pour réduire significativement les risques d’ingestion de ces substances invisibles, mais bien présentes.
L’agriculture biologique réduit drastiquement l’utilisation de pesticides, et cela se reflète dans les assiettes : plus de 85 % des fruits et légumes bio sont exempts de résidus nocifs. Cependant, le bio n’est pas une garantie absolue. Des contaminations indirectes peuvent survenir, héritées de vieux pesticides encore présents dans les sols ou transportées par les vents depuis des champs voisins.
Les bons réflexes pour préserver sa santé face aux pesticides
Pour les fruits et légumes souvent touchés et difficiles à éplucher, comme les fraises ou les salades, le bio reste une option judicieuse, tout comme les labels « sans pesticides », fiables et sûrs. En outre, si votre jardin jouxte une exploitation agricole, il est recommandé d’attendre au moins trois jours après un épandage avant de consommer vos récoltes et de les éplucher soigneusement.
Des fruits et légumes bio pour une contamination aux pesticides plus faible
En 2016, une circulaire imposait 20 mètres de distance pour les vignes et 50 mètres pour les vergers. Ces distances de sécurité ont été réduites à seulement 5 à 10 mètres. Une décision controversée, qui a déclenché une vague de recours judiciaires, notamment menés par l’UFC-Que Choisir, en quête d’une meilleure protection des riverains.