Espagne – Une équipe de recherche de l’Université de Cordoue (Espagne) a extrait des substances augmentant les bienfaits antioxydants des produits alimentaires et pharmaceutiques à partir des résidus de l’industrie du café. Les experts développent une méthode plus rapide et efficace pour l’extraction de ces composants avec ce qu’on appelle des solvants « verts ».
Valorisation des déchets de café à des fins de santé
Le groupe de recherche a cherché à valoriser les déchets de café en récupérant ces substances bénéfiques et en minimisant la génération de déchets. L’article s’intitule « Valorisation des marc de café épuisés par l’extraction de solvants supramoléculaires » et a été publié dans la revue Separation and Purification Technology. Les chercheurs ont démontré que les solvants permettent d’obtenir des extraits riches en composés à valeur ajoutée à partir de déchets alimentaires à faible coût.
Les solvants supramoléculaires (SUPRAS) sont des liquides avec une structure interne minuscule, composée d’agrégats de la taille du micron ou du nanomètre, d’un diamètre mille fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Leur synthèse est très simple et économique. Ils sont peu toxiques et durables, car ils peuvent être obtenus à partir de sources renouvelables. Des ingrédients largement utilisés dans les aliments et les cosmétiques sont utilisés pour faciliter leur utilisation dans ces domaines.
Le terme supramoléculaire a été forgé par ce groupe de recherche et est maintenant utilisé par toute la communauté scientifique. « Ils sont également connus sous le nom de solvants ‘verts’ ou ‘intelligents’ car ils ont la capacité de se modifier en présence d’un stimulus externe, comme la température ou l’ajout de sels, et de revenir à leur état naturel. Cela leur permet d’être très fonctionnels et polyvalents », déclare la chercheuse de l’Université de Cordoue, Ana Ballesteros, auteure de l’article.
Propriétés santé des déchets de café
De plus, les extraits obtenus à partir des résidus de café ont montré une capacité élevée d’antioxydation et des effets antimicrobiens adaptés à une utilisation comme compléments alimentaires et cosmétiques. « L’extraction avec SUPRAS offre des méthodes rapides, simples et économiques. De plus, elle présente un potentiel élevé pour être directement appliquée à l’extraction de bioproduits à partir de sous-produits de l’industrie alimentaire, tels que le café », ajoute le chercheur.
La technique d’extraction des composés bioactifs dans le café
La technique utilisée implique une phase rapide d’une minute d’agitation des marc de café avec le SUPRAS. Ensuite, une séparation ultérieure par centrifugation à température ambiante du produit. Il est alors possible de séparer le solvant « intelligent » des résidus insolubles de l’échantillon. Pour récupérer autant de bioactif que possible à partir des déchets de café, plusieurs ingrédients ont été étudiés. Le temps pendant lequel le SUPRAS devrait rester en contact avec le résidu de café et le volume à utiliser ont également été étudiés.
Les experts concluent que la caféine et les acides chlorogéniques sont les deux principaux représentants d’alcaloïdes et de polyphénols présents dans les résidus de café. Ils présentent une capacité élevée d’antioxydation et d’antimicrobiens.
Parmi les différents solvants supramoléculaires utilisés, les chercheurs proposent l’utilisation de l’esanolo SUPRAS, un alcool utilisé dans les parfums et comme arôme alimentaire.
Le projet s’intitule « Bio-solvants supramoléculaires fonctionnels pour le développement de technologies d’extraction durables dans le secteur agroalimentaire ». Il est financé par le Ministère des sciences et de l’innovation.